Gabriel Loppé

1825-1913

  

 

Gabriel Loppé, Peintre, photographe et Alpinisme, Glénat, 2002

 

"Gabriel Loppé, voyages en montagne"

Gabriel Loppé ? Ce nom ne vous dit sûrement rien, et pourtant... Gabriel Loppé est un peintre, spécialiste des paysages de haute montagne, et précurseur des représentations de montagnes sous la neige. Il était également alpiniste, aux débuts de la pratique, quand les hivernales n'étaient pas encore foison. Il partait, avec toiles et pinceaux dans le sac, puis plus tard, appareil photos, pour capturer les mystères des sommets enneigés.

Gabriel Loppé a suivi les consignes de son maître, François Diday, intégrant l'école de peinture de paysage genevoise. Il a ensuite nourri ses oeuvres de sa passion de la montagne, de ses excursions sur les cimes (il était membre du Club alpin suisse, et du Club alpin français), mais aussi en vallée : Annécien, il dessinera le lac d'Annecy sous de multiples lumières.


 

 

 
 - Gabriel LOPPÉ (1825-1913)
La Tour Eiffel, pendant l'installation des décors du premier étage à l'occasion de l'Exposition Universelle de 1889

 

Gabriel Loppé fut aussi un photographe de talent. Certains de ses clichés sont passés à la postérité, comme cette tour Eiffel en construction frappée par un éclair, présentée au musée d'Orsay. Ses enfants et petits-enfants, qui coururent la montagne dès leur plus jeune âge, lui ont souvent servi de modèles. Leur bonheur envahissant l'image est en quelque sorte la signature de Loppé photographe.

 

Les vues artistiques de Paris et de Londres

Vraisemblablement influencé par le courant pictorialiste anglais du Linked Ring, Gabriel Loppé est un des premiers photographes avec Alfred Stieglitz à avoir réalisé des vues d’une ville, en l’occurrence Paris, à la lumière de l’éclairage urbain, qui précèdent de quelques années des vues nocturnes de ville prises par Stieglitz. Gabriel Loppé semble avoir été le premier à utiliser la technique instantanée pour prendre quantités de vues de Paris la nuit. Entre 1889 et 1900, il fixe les décors urbains aux lumières crépusculaires et nocturnes des becs de gaz, ou des enseignes lumineuses. La nouvelle tour Eiffel est alors un sujet de prédilection, illuminée de guirlandes électriques ou saisie par les éclairs d’un orage en 1900. Avec ses nocturnes de ville Loppé expérimente une recherche qui sera au centre des préoccupations de nombreux photographes pictorialistes, comme Stieglitz ou Steichen et 30 ans plus tard de Brassaï.

 

 

 

 

 

 L’ancienne cabane des Grands Mulets, collection association des Amis du Vieux Chamonix, cliché musées de Chambéry

 

Contemporain d'Edward Whymper, ami de Leslie Stephen et de James Eccles dont il a épousé la soeur, le peintre Gabriel Loppé a vécu l'âge d'or de l'alpinisme, celui de la conquête des sommets alpins à la fin du XIXe siècle. Envoûté par le monde quasi surnaturel de l'altitude, de la glace et du granit, en alpiniste aguerri, il a emporté son chevalet sur les sommets, là où aucun artiste n'avait imaginé peindre ni dessiner.
Paysagiste de la haute montagne, il se plaît à représenter une nature grandiose : les glaciers torturés, la dentelle minérale des arêtes, les couchers de soleil qui embrasent les cimes et abandonnent la vallée dans les ténèbres, les horizons hérissés d'aiguilles, l'écume des torrents... Peintre figuratif, il nousentraîne toutefois vers le rêve, la poésie.
Ses oeuvres ont conservé une originalité qui impressionne encore le spectateur d'aujourd'hui : toiles gigantesques, panoramas enflammés, cadrages serrés sur des crevasses béantes, transparences glaciales et flamboiements...


 

Références :

Gabriel Loppé, Voyages en montagne, Fage, 2006

Gabriel Loppé, Peintre, photographe et Alpinisme, Glénat, 2002

 


 Gabriel Loppé s’est intéressé à de nombreux sites : Annecy et sa région, Chamonix, la Suisse, la ville d’Embrun semble l’avoir particulièrement concerné puisqu’un album lui est consacré en 1887-88, ainsi que l’Exposition Universelle de Paris en 1889 où il réalise un important corpus d’images. Loppé installa sa famille et son atelier à Chamonix. Sa clientèle était notamment celle de riches Anglais fascinés par les Alpes. Londres accueillit plusieurs de ses expositions, mais il exposa également pendant plus d'une décennie au prestigieux Salon officiel à Paris, ainsi qu'au Salon des Artistes français.
 

 


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