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Fernando Pessoa, 

Le gardeur de Troupeaux, NRF, Gallimard, 1987

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"Si l'on veut que j''aie un mysticisme, c'est bien, je l'ai.

Je suis mystique, mais seulement avec le corps.

Mon âme est simple et ne pense pas.

Mon mysticisme est dans le refus de savoir.

Il consiste à vivre et à ne pas y penser.

J'ignore ce qu'est la Nature : je la chante.

Je vis à la crête d'une colline

dans une maison blanchie à la chaux et solitaire,

et voilà ma définition" (7)

 

Ce refus de savoir, ce non-vouloir, non-savoir, assorti d'un non-pouvoir et d'une fuite des honneurs se termine là encore dans un anéantissement :

"Penser à Dieu c'est désobéir à Dieu

car Dieu a voulu que nous ne le connaissions pas,

aussi à nous ne s'est-il pas montré...

Soyons simples et calmes

comme les ruisseaux et les arbres,

et Dieu nous aimera, nous rendant

beaux comme les arbres et les ruisseaux,

et il nous donnera la verdeur de son printemps

et un fleuve où nous jeter lorsque viendra la fin!..."(8)

1 Fernando Pessoa, Le gardeur de Troupeaux, NRF, Gallimard, 1987, XXX

2 Fernando Pessoa, Le gardeur de Troupeaux, NRF, Gallimard, 1987, VI

 

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@2002 François Darbois                  dernière mise à jour le 07/04/2006