Pierre Tal Coat

vers l'abstraction

 

Il est né à Clohars-Carnoët en 1905 ,  il est mort à Dormont en 1985

Fils de marin pêcheur,  il commence comme peintre céramiste chez Henriot à Quimper.

 Il change son nom véritable (Pierre Jacob) par le pseudonyme de Tal Coat, "front de bois" en breton. 

En 1932, il rejoint le groupe "Forces Nouvelles" et revient avec ses amis en Bretagne

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liens : http://expositions.bnf.fr/tal_coat/

 

" Jamais devant, toujours dedans "

 

"Quand mes sabots résonnent sur ce sol de granit, j'entends le son sourd, mat et puissant que je cherche en peinture" Gaugin

 

Le Port de Doëlan 1940 Acquis auprès de l'artiste par l'Etat en 1940 (Inv. 16629) ; déposé au musée de Quimper en 1987

De 1926 à 1940, Tal-Coat séjourne irrégulièrement à Doëlan. Il y attire d'autres autres peintres comme Gaugin

 

 

 

"Je ne suis pas devant la nature, je suis dedans"

 

« Etre là dans ce qui ne cesse de venir. Cette présence seule importe » nous dit Tal Coat

« Et là la seul interrogation de l’apparaître et de son surgissement, sans pourquoi ni comment. ». 

Tal Coat peint le "frémissement du passage"

" Et son étrange silence est sa force et sa fragilité. Rien qui ne puisse se nommer, pure présence. Douloureuse joie de l’attente.

Le manque d’écoute nous empêche de voir. Il aveugle le regard. ... Le regard est aveugle et aveuglé par les fausses images et les paroles qui enferment.

Les représentations nous empêchent de voir au delà d’elle-mêmes.

Elles sont des miroirs qui nous renvoient notre propre image et nous enmpêchent de rencontrer ce qui est déjà là et que nous ne voyons pas encore.

L’en-face s’oppose ici à l’Ouvert car il s’objective et se thématise en configurations.

 

 

carrière

Viennent battre les tumultes mourir les clameurs, dans l'éclat de la brindille. Coulent, roulent les sables immobile cirque abandon partout signifié. S'égare la fourmi.

Prison de l'imaginaire procédant de la convention

Au regard du monde

est toujours nouveau propos. A cela très peu d'éveillés

S'éclaire qui de l'humide était tenu d'ombre. Au vif de J 'éclat qui saille se veut proche le profond, ombre insondable. 

Tal Coat

 

Vanneau

Vers quelle lande rivage ce cri vol battu blanc noir noir blanc de nuit papillon

en son aire drossé,

Tal Coat

 

 

3 avril 1984

Et noir ponctué ainsi que mouche sur mur chaulé, en l'abrupt du blanc, force garde, de son éclat happe, retient. Puis, infime, plus loin émerge, qui à l'entendement n'était, grain saillant, si peu,

là requiert, brillant, attention nouvelle

si grande à cet aspect disant l'espace avant que fut géométrie. A bien regarder apparaît qui ne fut, ne sera. En ce bref de l'éclat qui éclaire de l'instant l'inaliénable surgissement comme flamme en foyer attisée.

Tal Coat

 

Le regard permet de communiquer soit par une prise et une emprise des images, soit par une surprise et une déprise. Le lâcher-prise est la condition du passage vers cet autre regard sur le monde. " L’homme perdu éprouve ses lointains dans l’éloignement des choses, dont le retrait l’attire jusqu’à le requérir dans le proche absolu " Maldiney, Tal Coat

 

" Les choses sortent du oui, le oui sort du non " Il faut dire non à ce qui nous empêche d’aller au delà, ce qui bloque tout ce qui vient, tout advenir, tout ce qui interdit l’aventure de l’arrivant. Pour arriver à ne pas être ceci ou cela, de là il faut être parti.. Là est le NON véritable, celui du nulle part sans négation, que Rilke, après Hölderlin, l’Ouvert." 

" Ici, nulle somme visible, …simplement le voile déchiré de l’instant. "

" Dire choses nommés n’est rendre compte de la réalité. Là encore une vue partielle et abusive, une lacune à sentir ou simplement à voir, un regard aliéné. "

 

 


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 © 2006 -  François Darbois. 05/04/2006